Le secteur immobilier face à un changement semé d’embûches
Le secteur de l'immobilier prend le chemin de la décarbonisation, mais sa mise en œuvre reste néanmoins exigeante. Une enquête récente de l'Urban Land Institute (ULI) montre que les risques liés au climat sont de plus en plus pris en compte dans les décisions d'investissement. Cependant, les connaissances, les données et l'acceptation font souvent défaut pour relever ces défis.
Avec une prise de conscience croissante des risques climatiques, la pression sur le secteur immobilier pour trouver des solutions augmente. Selon la dernière enquête C-Change, 93% des investisseurs interrogés prennent en compte les risques liés au climat dans leurs décisions. Cette tendance reflète l’engagement croissant à ne pas seulement percevoir les exigences de la politique climatique, mais à les intégrer activement dans la stratégie de l’entreprise.
Manque de données et de connaissances
Malgré des évolutions positives, des obstacles apparaissent dans la mise en œuvre des mesures de décarbonisation. Selon l’enquête, 61% des entreprises manquent de connaissances approfondies et de données qualitatives pour prendre les bonnes mesures de réduction des émissions de CO2. Aleksandra Smith-Kozlowska de l’ULI souligne la nécessité d’un transfert systématique des connaissances et d’une meilleure disponibilité de données de qualité.
Les risques de transition sur les stratégies d’investissement
L’enquête montre que les risques de transition influencent de plus en plus la stratégie des investisseurs. 94% des entreprises interrogées déclarent que ces risques influencent leurs décisions en matière de portefeuille. Certes, 51 pour cent réalisent des investissements dans des biens présentant ces risques et 30 pour cent se voient contraints de se séparer des biens concernés. Le coût de la mise à niveau et le risque de perte d’actifs sont au centre des préoccupations.
Un outil de réduction des risques
L’enquête met en évidence l’intérêt croissant pour la taxe carbone en tant qu’outil stratégique de décarbonisation. 21% des entreprises ont volontairement mis en place des mécanismes internes d’évaluation du carbone au cours des 12 derniers mois. Environ 71% utilisent un prix fictif par tonne de CO2 pour intégrer les coûts potentiels des émissions dans la planification commerciale
Obstacles à l’immobilier durable
En dépit des progrès, des préoccupations en matière de compétitivité freinent jusqu’à présent l’adoption de la taxe carbone à l’échelle du secteur. Les facteurs critiques sont le manque de cohérence des données, le manque de soutien des parties prenantes et l’incertitude quant à l’impact sur les résultats financiers et les stratégies opérationnelles.
Comme mesures, l’ULI appelle à une plus grande sensibilisation et à l’introduction de directives claires. Les récentes publications de l’ULI, dont « Accelerating Accountability : The Case for Carbon Pricing » et « Universal Principles for Carbon Pricing in the Real Estate Sector », visent à aider le secteur à faire de la tarification du carbone une partie intégrante de la chaîne de valeur et à promouvoir ainsi des objectifs de durabilité à long terme.