Le stockage de chaleur à haute température pourrait rendre l’industrie plus durable
Un nouveau concept de stockage de chaleur à haute température, développé par des chercheurs de l'Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT), promet une utilisation de l'énergie plus efficace et plus respectueuse de l'environnement dans les applications industrielles à haute température. Cette approche pourrait réduire considérablement l'utilisation des combustibles fossiles.
Les secteurs industriels tels que la production d’acier et de ciment nécessitent des températures élevées en continu, qui sont actuellement générées en grande partie par des combustibles fossiles. Cette pratique est responsable d’environ un cinquième de la consommation totale d’énergie en Allemagne et est de plus en plus critiquée pour son impact environnemental.
Pour relever ce défi, des efforts sont déployés dans le monde entier pour développer et mettre en œuvre des technologies capables d’intégrer plus efficacement les énergies renouvelables dans les processus industriels existants. Une approche prometteuse est l’utilisation d’accumulateurs de chaleur à haute température, qui stockent l’énergie sous forme de chaleur pour la rendre disponible à la demande sans perte de qualité.
Des recherches sont actuellement menées au KIT sur un accumulateur de chaleur innovant, basé sur un mélange de métaux liquides à base de plomb et de bismuth. Ce mélange se caractérise par une conductivité thermique exceptionnelle, jusqu’à 100 fois supérieure à celle des matériaux traditionnels. Dans le laboratoire du KIT, ce mélange de métaux est chauffé dans un système en circuit fermé et passe à travers une couche de petites billes de céramique capables d’absorber et de stocker la chaleur.
Ce système permet une utilisation flexible et efficace de l’énergie stockée, en libérant la chaleur en fonction des besoins. L’utilisation d’énergies renouvelables pour produire la chaleur initiale pourrait ainsi réduire la dépendance aux combustibles fossiles et diminuer de manière significative les émissions de CO2 dans les industries à forte consommation d’énergie.
Cette innovation technologique représente une avancée significative dans les efforts visant à rendre les processus industriels plus écologiques et pourrait, à long terme, conduire à une production industrielle plus durable.