Hydrogène vert : une étude identifie le Canada comme un site de premier choix
Des chercheurs de l'Institut Paul Scherrer (PSI) ont examiné dans quels domaines l'hydrogène peut être produit efficacement et à moindre coût. L'hydrogène est considéré comme un futur fournisseur d'énergie important pour les secteurs de l'aviation, de l'agriculture et de la sidérurgie.
Des chercheurs de l’Institut Paul Scherrer(PSI) se sont penchés sur la question de savoir où l’hydrogène pourrait être produit de manière efficace et rentable, dans le but de stopper le changement climatique et de ne plus émettre de nouveaux gaz à effet de serre à l’avenir. Selon un communiqué, les chercheurs ont rassemblé des données et des prévisions géographiques et économiques afin de décrire la mise en place d’une économie de l’hydrogène. Pour cela, ils ont analysé quatre scénarios avec des besoins en hydrogène compris entre 111 et 614 mégatonnes par an. L’étude est actuellement publiée dans la revue scientifique « Nature Communications« .
Il existe différentes technologies pour la production d’hydrogène. Dans le cas de l’électrolyse à membrane électrolytique polymère (PEM), l’hydrogène est extrait de l’eau dans un électrolyseur. Le grand avantage de ce procédé est que l’énergie nécessaire à la conversion peut être obtenue à partir d’électricité verte. Il reste à résoudre la question de savoir où la forte demande d’électricité verte a le plus de chances d’être satisfaite.
« Pour ce faire, nous avons surtout utilisé des critères économiques », explique Tom Terlouw, doctorant au PSI et premier auteur de l’étude, cité dans le communiqué. « En d’autres termes, où la production est-elle la plus avantageuse ? » Deux axes principaux se sont dégagés : Où y a-t-il suffisamment de vent ou de soleil pour répondre à l’énorme demande d’électricité verte ? Et où y a-t-il suffisamment d’espace libre pour installer les équipements nécessaires à la production ? Le Canada s’est avéré être le meilleur choix. « Il y a beaucoup d’espaces libres qui sont très venteux et donc idéaux pour installer des éoliennes », ajoute Terlouw. Le centre des États-Unis, certaines parties de l’Australie, le Sahara, le nord de la Chine et le nord-ouest de l’Europe sont également des zones idéales. Les pays d’Europe centrale, comme la Suisse, sont en revanche moins appropriés, car ils ne disposent pas de surfaces libres ni d’un ensoleillement suffisant. En outre, les chercheurs soulignent que même la production d’hydrogène vert génère des émissions résiduelles de gaz à effet de serre dues à la production et au transport des matériaux nécessaires. Pour compenser ces émissions résiduelles, il faudrait filtrer des quantités correspondantes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, précise l’étude.