L’Empa réussit à mettre en œuvre un modèle quantique
La reproduction exacte du modèle d'Heisenberg par les chercheurs de l'Empa marque un progrès important dans la recherche quantique. Des nanographes innovants ont permis d'étudier avec précision des interactions quantiques complexes, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour les technologies quantiques.
Les technologies quantiques révolutionnent la science et offrent un potentiel énorme en matière de communication, de puissance de calcul et de métrologie. Dans le cadre d’une collaboration importante, les chercheurs de l’Empa et leurs partenaires ont reproduit avec précision un modèle quantique théorique dans un matériau synthétique. Cette étape nous rapproche de manière significative de l’application pratique des technologies quantiques.
Une nouvelle ère des bits aux qubits
Dans les ordinateurs traditionnels, le bit, un état binaire de 0 ou de 1, est au centre du traitement de l’information. Les ordinateurs quantiques, en revanche, utilisent des qubits qui, grâce aux effets quantiques, peuvent être simultanément 0 et 1. Cette superposition, également appelée « superposition », permet potentiellement une infinité d’états et donc une puissance de calcul révolutionnaire. Mais l’interaction entre les qubits est extrêmement complexe. En alignant et en reliant avec précision les spins des électrons, les chercheurs de l’Empa ont désormais surmonté un obstacle important pour mettre la théorie en pratique.
La synthèse du modèle d’Heisenberg
Dans le « nanotech@surfaces Laboratory », les chercheurs ont réussi à construire une chaîne de spins qui reproduit le modèle d’Heisenberg alterné unidimensionnel du lauréat du prix Nobel Werner Heisenberg. Ils ont utilisé la molécule nanographique Clar’s Goblet, un nanomatériau de carbone spécial en forme de sablier, qui présente la configuration de spin nécessaire. Connecté sur une surface d’or, une réalisation parfaite de la chaîne d’Heisenberg a pu être obtenue, ce qui a permis aux chercheurs d’effectuer des études détaillées sur ce système quantique.
Technologies quantiques du futur
La mise en œuvre expérimentale de ce modèle confirme les prédictions de la physique quantique et ouvre de nouveaux horizons à la recherche. Roman Fasel, directeur du laboratoire nanotech@surfaces, voit dans ce travail le potentiel de matériaux et de systèmes quantiques variés qui peuvent être développés pour des applications inédites. La collaboration avec des équipes d’experts internationaux au Portugal et en Allemagne montre que les technologies quantiques exigent un effort transdisciplinaire pour concilier la théorie et la pratique.