"Rendre la vie urbaine plus attractive"
Rencontre avec l'architecte Giovanni Guscetti, co-gérant du secteur «Paysage et agglomérations» du PALoc. L'expert en aménagement du territoire explique les principes régissant les nouveaux programmes d'agglomération étudiés ou mis en œuvre dans toute la Suisse. En particulier, un visage urbain fortement lié aux espaces verts est envisagé pour Locarno.
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En matière d'habitat, la stratégie actuelle dans toute la Suisse est de rendre la vie urbaine plus attractive. Dans la pratique, il s'agit de limiter la dispersion des espaces utilisés, avec des surfaces de construction trop grandes et de faible densité, du fait de l'occupation de terrains en dehors du centre. Comme l'explique l'architecte Giovanni Guscetti, membre du groupe de travail chargé du programme d'agglomération de Locarnèse (PALoc), ce mode de construction a des conséquences négatives sur le paysage, sur la mobilité, sur le coût des infrastructures et sur la consommation d'énergie. Par exemple, au Tessin, nous avons beaucoup d'espace disponible dans les zones R2 – c'est-à-dire là où il y a des maisons – et relativement peu dans les zones R5-R6, centrales et bien desservies par les transports publics, où nous devrions construire des réserves disponibles.
PALoc s'inscrit également dans cette stratégie nationale, dont l'objectif est d'avoir une vision coordonnée entre paysage, agglomérations et infrastructures. Plus précisément, souligne l'architecte Guscetti, "nous avons essayé de créer un lien entre ces éléments".
Espace pour la verdure
Le paysage de Locarno est riche de vastes espaces verts, comme le parc Delta della Maggia qui s'élève au centre de la ville ou le Piano di Magadino, qui est comme une continuation du lac. Ensuite, nous avons ce territoire qui a été sculpté par l'eau, à la fois des grands fleuves et des ruisseaux qui descendent des vallées plus petites. Aujourd'hui, près de l'eau, nous avons plusieurs infrastructures publiques pour le sport, les loisirs et la culture. L'idée est de créer un système interconnecté: espaces verts, eau et fonctions publiques connectées grâce à la mobilité lente, c'est-à-dire les piétons et les vélos. Ce système paysager d'espaces verts et d'eau est le «squelette porteur» de l'agglomération de Locarnèse.
Quant aux espaces verts, le projet le plus important est celui du Maggia Delta Park, qui doit devenir un point de référence pour les loisirs et a également une fonction agricole et naturelle. L'accessibilité, la mobilité lente et la convivialité en général doivent donc être améliorées. Le grand potentiel de cet élément vert réside dans le fait qu'il est vraiment proche des colonies, il est juste à la porte. Par la suite, il y a la valorisation des espaces naturels de loisirs, tels que le Monte Verità, le bois de Maia, les îles Brissago, l'étang de Paron à Gambarogno, afin de créer une séquence d'espaces verts et de parcs connectés au réseau.
Retour au centre
Le deuxième point stratégique concerne le soi-disant «développement centripète». Cela signifie qu'il est nécessaire de veiller à ce qu'aucune croissance de la population et de l'emploi ne se produise dans les zones «périphériques», afin d'éviter une nouvelle dispersion des zones habitées, en essayant de ramener les gens vers les zones plus centrales. «Notre groupe de travail – explique l'arc. Guscetti – a donc identifié ces zones et tenté de développer des mesures concrètes qui permettraient leur développement urbain, l'amélioration du service de transport public, le réaménagement des espaces publics ». Il s'agit à terme de rendre les centres plus attractifs pour accueillir une vie urbaine plus «intéressante». Dans ce contexte, le réaménagement du Largo Zorzi et de la Piazza Grande, qui va redessiner le cœur de Locarno, jouera un rôle important. Dans le détail, en ce qui concerne le quartier de Locarno, les points concernés par les mesures sont ceux proches de la nouvelle gare de Muralto, des arrêts Tilo di Minusio, Tenero et Gordola, ainsi que l'ensemble de la bande desservie par les lignes de transports en commun entre Locarno et Bellinzona. Un troisième point stratégique est en effet celui du réaménagement des routes historiques du quartier de Locarno, actuellement caractérisé par le trafic et le bruit, ainsi que par une faible densité de bâtiments. En améliorant et en retrouvant la qualité de vie le long de ces routes, les importantes réserves de bâtiments disponibles pourraient être exploitées.
Celui décrit dans le PALoc – arc. Guscetti – est en tout cas un scénario «souhaité», donc idéal, qui devrait être mis en œuvre d'ici 2030. Évidemment, ce scénario sera adéquat si les tendances de croissance devaient changer. Cependant, il semble établi que le futur visage du quartier de Locarno sera plus urbain mais surtout peint en vert. ■